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Commentaire de Étirév

sur Les marchands du temple


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Étirév 10 mai 06:29

Conseils que des cardinaux donnèrent au Pape Jules III lors de son élection en 1550, quelques années après l’invention de l’imprimerie qui permit une diffusion massive de la Bible auprès du peuple (Source : Feuille Bibliothèque Nationale 1089. Vol II ; P.641-650 - Référence Fond Latin N° 12558. Année 1550) :
« La lecture de l’Evangile ne doit être permise que le moins possible surtout en langue moderne et dans le pays soumis à votre autorité. Le très peu qui est lu généralement à la messe devrait suffire et il faudrait défendre à quiconque d’en lire plus. Tant que le peuple se contentera de ce peu, vos intérêts prospéreront, mais dès l’instant qu’on voudra en lire plus, vos intérêts commenceront à en souffrir. Voilà le livre qui, plus qu’aucun autre, provoquera contre nous les rébellions, les tempêtes qui ont risqué de nous perdre. En effet, quiconque examine diligemment l’enseignement de la Bible et le compare à ce qui se passe dans nos églises trouvera bien vite les contradictions, et verra que nos enseignements s’écartent souvent de celui de la Bible et, plus souvent encore, s’opposent à celle-ci. Si le peuple se rend compte de ceci, il nous provoquera jusqu’à ce que tout soit révélé et alors nous deviendrons l’objet de la dérision et de la haine universelle. Il est donc nécessaire que la Bible soit enlevée et dérobée des mains du peuple avec zèle, toutefois sans provoquer de tumulte. »
Sans la référence sus-indiquée ainsi que l’article consacré à l’Histoire des hébreux, on pourrait presque reprocher à ce texte de n’être qu’un vulgaire « copié-collé » extrait directement des « Protocoles des Sages de Sion »... À moins qu’il ne s’agisse du « Monita secreta » de l’Ordre des Jésuites.

NB : Georges Bernanos disait qu’on ne peut rien comprendre à la modernité, si l’on ne comprend pas qu’elle est un vaste complot contre « l’Intériorité ».
En effet, la Société ne tient qu’en « bouchant » toutes les « issues » vers le « haut » et en entravant « les conduites singulières ».
Aussi, désillusionné par la faillite des institutions et des autorités, en lesquelles il voyait des guides, l’être humain doit cesser de mettre sa confiance en « ce qui est à l’extérieur » et, par l’introspection, l’observation et l’activité « intérieures », acquérir une discipline conforme à l’Ordre Universel, connaître les toutes-puissantes divinités qui œuvrent en lui et préparer en harmonie avec Elles sa véritable destinée.
Dans son ouvrage « Le Zodiaque », Marcelle Senard dit que le mot initiation, de « IN-ITIA », qui signifie « ENTRER DANS », correspond au commencement du mouvement introspectif vers le Centre de l’Être, grâce auquel l’intelligence pénètre dans le mystère du Soi intérieur qui n’est encore pour elle que les Ténèbres de l’inconscient. Ainsi, le conscient devient capable de percevoir l’Essence de son propre Mystère : l’« ARCANUM ».
Notons qu’il existe deux sortes d’obscurité (ou ténèbres). La première, extérieure, recouvre un lieu de souffrance où l’homme se perd. Nulle part, il n’aperçoit le moindre Sentier. La seconde est intérieure : l’homme comprenant la raison de son aveuglement, rentre en lui-même afin de s’interroger sur sa véritable Nature. Alors, au plus profond de son être, « au Sommet de sa Profondeur » comme dirait Jacqueline Kelen, il distingue un passage où ne brille, tout d’abord, qu’une faible lueur. Cette première clarté deviendra pourtant la gigantesque Lumière qui lui sera offerte au terme de son « Pèlerinage ».
À propos du mot « Arcanum », Marcelle Senard dit qu’on peut le rapprocher de celui de l’ARCHE sainte des Hébreux, de même origine étymologique et qui a la même signification symbolique : « Arcanum » signifie « SECRET » ou « caché » (latin), et est en rapport avec « Arceo » qui veut dire « enfermer » ou « CONTENIR », ainsi qu’avec le mot « COMMENCEMENT » du grec « Arkhê ».
Alors, le but ultime de l’Initiation est d’aller à la rencontre de nous-mêmes et, dans ce « Saint Dessein », rétablir l’Unité en nous. Autrement, comme chacun sait, ce sont les « Marchands » qui envahissent le « Temple ».
Petite et accipietis, quaerite et invenietis, pulsate et aperietur vobis... Pax in terra hominibus bonae voluntatis


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