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Commentaire de njama

sur Lettre ouverte aux évangélisateurs de l'Année de la foi


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njama njama 31 août 2012 13:50

« se débarrasser de leur conception criminogène de Dieu, ... »

Antoine Diederick vous a ouvert une très bonne piste Pierre Regnier
« Je me demande si vous n’êtes pas dans ce débat de conscience telle que l’a rencontré Jean Carmignac. »

Jean Carmignac a tenté (sans succès hélas) de faire rectifier la (« une », car il y en eut plus d’une au cours de l’histoire) traduction du Notre Père, et sa thèse est je dois dire très convaincante.
Au « et ne nos inducas in ten­tationem », traduit actuellement par « et ne nous soumets pas à la tentation » Jean Carmignac propose en le justifiant d’une manière très érudite, l’alternative de traduire par « et fais que nous n’entrions pas dans la tentation », ou peut­-être mieux, «  et garde-nous d’en­trer dans la tentation »

Ce contre quoi se rebelle l’abbé Carmignac c’est la chose suivan­te : le peuple de Dieu se voit pro­poser une formule différente de celle utilisée par des générations durant des siècles, toute insuffisante qu’elle était. Son attention est ainsi attirée sur celle-ci ; il est donc en droit de penser que cette formule est meilleure. Or cette for­mule est inadmissible, blasphéma­toire même ne craint pas d’écrire l’abbé Carmignac, suivant en cela certains anciens Pères : « Si Dieu exerce le moindre rôle positif dans la tentation, il ne peut plus être infiniment saint, puisqu’il contri­bue par la tentation à inciter au péché, et il ne peut plus être infini­ment bon, puisqu’il contribue à entraîner ses enfants de la terre vers le plus grand des malheurs ». Et, faisant appel à l’ « analogie de la foi », l’abbé Carmignac s’appuie sur la Bible, épître de saint Jacques (1, 13) : « Que nul ne dise, s’il est tenté, ‘c’est Dieu qui me tente’. »

Voir pour plus de détails
http://maranatha.mmic.net/Carmignac.htm

Maigre différence pourriez-vous me dire, mais il ressort de celle-ci d’une part, que Dieu ne pourrait plus être instigateur - et responsable - d’une quelconque violence, et d’autre part, que les actes valent plus que la foi bien fataliste du croyant, puisqu’il se retrouve « acteur et responsable » de ne pas perpétrer cette violence (ne pas rendre le mal pour le mal).

Voilà pour la suggestion théologique.
 Au plan pratique, je ne crois pas un instant que le catéchisme catholique s’aventure dans une éducation à la non-violence, ou l’objection de conscience. Des chrétiens, seuls les témoins de Jéhovah sont de vrais pacifistes.
Le Vatican ferait bien d’arrêter de bénir les armées.
Retrouvez vos belles espérances de jeunesse, celle de la JOC, celle des prêtres ouvriers ... 
Bon, je sais la théologie de la libération n’est pas la tasse de thé du pape qui fut un de ses grands pourfendeurs, mais derrière, en filigrane, l’essence évangélique de ce mouvement est la recherche de l’équité (de la justice sociale), et d’agir dans ce sens.
Peut-être que quand l’église mettra les actes avant la foi, le monde changera ...

Bien fraternellement

idée de lecture qui va dans le sens de vos recherches, André Trocmé (si vous ne le connaissez pas)
Jésus-Christ et la révolution non violente

« Ayons le courage de dire tout net que la morale « des devoirs d’état » n’est autre chose que la résurrection, à notre époque, de la morale pharisienne. Le temps a substitué au Royaume et à la justice de Dieu des traditions inventées par les hommes. Rien ne manque aujourd’hui à la panoplie du citoyen chrétien, qu’il soit russe, allemand, français ou américain : comme ses ancêtres juifs, il paie la « dîme » de la menthe, de l’aneth et du cumin, mais il laisse ce qui est plus important dans la loi : la justice, la miséricorde et la fidélité. Conducteur aveugle, il filtre le moucheron et avale le chameau.

Faut-il donc s’étonner de la désaffection grandissante des masses à l’égard de l’Église ? En effet, l’enseignement de celle-ci est sans portée s’il ne répond pas aux problèmes du monde moderne. L’Église s’est cantonnée dans deux tâches secondaires : elle fournit à la société des citoyens honnêtes, capables de remplir leurs devoirs d’état, et elle console les pauvres dont la société n’a pas su prendre soin et les mourants que la médecine renonce à guérir. La foi de la plupart des chrétiens se réduit aujourd’hui à surmonter la crainte que tout homme éprouve devant la vie et la mort. Et encore ! »


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