@ Roungalashinga (et à Robin et Gollum qui lui répondent selon moi très mal)
Avec
la belle trouvaille des « voies de Dieu qui sont impénétrables » on en
est arrivé à justifier - ou au moins accepter - le plus intolérable.
Entre
autres grands auteurs croyants venus après le Nouveau Testament, Augustin chez
les chrétiens et Maïmonide chez les juifs ont ainsi expliqué très sérieusement que,
contrairement aux hommes, Dieu persécute et fait massacrer par amour.
Il
n’y a donc pas à s’étonner quand, dans les siècles qui suivent, des croyants
massacrent vaillamment en étant persuadés de le faire "par amour de Dieu
et des hommes".
Aujourd’hui
encore, et de plus en plus, c’est sans doute « par amour » que des
islamistes croient nécessaire de torturer et massacrer abondamment.
Comme
je le rappelle dans mon présent article je disais déjà dans ma conclusion à mon
texte de septembre 2001 :
"Il faut exiger des religions qu’elles se rendent, dans
l’interprétation de leurs textes sacrés, compatibles avec les droits de la
personne humaine. Cette exigence ne doit pas être celle du monde athée contre
le monde religieux, ni celle des religions les unes contre les autres. Elle
doit être celle de tous les adeptes - croyants de toutes les religions,
agnostiques et athées - de la communauté humaine tolérante, pacifique,
égalitaire et solidaire."
Il
me semble, Roungalashinga, que le simple bon sens permet de comprendre qu’il
ne peut y avoir aucun espoir de paix et de non-violence sur la terre tant que
les croyants penseront devoir se référer à des « règles morales »
différentes de celles auxquelles se réfèrent les autres humains.
Et
c’est justement là qu’est la valeur exceptionnelle du prophète juif Jésus qui,
dites-vous, « était embarrassé quand on le disait »bon" : il s’efforça
toute sa vie militante, jusqu’à accepter d’en mourir, de faire coïncider sa foi avec le meilleur des
valeurs humaines.
Il y a peut-être ici à (re)penser la religion avec
l’aide de George Orwell et de sa « common decency », rappelée et mise en
valeur par Jean-Claude Michéa en philosophie et en politique.